Le Pourquoi Pas, navire du commandant Charcot
La plus ancienne tradition polaire qui soit est française (dit Wikipédia)
Il y a plus de deux mille ans, Pytheas le Marseillais, astronome, navigateur et aventurier, partit vers le nord à la recherche des sources de l’ambre. Il alla jusqu’à Thulé … un pays où « les nuits étaient longues, où il faisait froid et où le ciel et la mer se confondaient parfois en une seule masse grisâtre ».
Le récit qu’il fit, à son retour, parut si incroyable aux hocheurs de têtes omniscients de l’époque qu’on le traita de menteur, surnom qu’il conserva jusqu’à nos jours. »
Paul Emile Victor est né à Genève mais il passa son enfance dans le Jura. Dés l’enfance il ne rêve que de voyages, la polynésie ou le pôle nord l’attirent. Pour satisfaire cette passion il oriente ses études vers des métiers lui permettant de voyage, l’école centrale de Lyon puis l’école de la marine marchande de Marseille. Il fait aussi son service militaire dans la marine.
Il organise en 1934 sa première expédition polaire. Le Commandant Charcot (médecin et explorateur polaire – le premier à avoir passé un hiver au pôle nord) le dépose, avec trois compagnons (Michel Perez, Robert Gessain, Fred Matter), pour un an sur la côte Est du Groenland, chez les Eskimo d’ Ammassalik. « Vivre avec les Ammassalimiut, ou comme l’un des leurs, écrit – il, c’est vivre au milieu des glaces, des glaciers et des icebergs, et chaque jour avec le risque d’y laisser sa peau. »
Début 1936, il retourne au pôle et traverse le désert de glace du Groenland (l’inlandsis), d’ouest en est, en traîneaux à chiens, avec Robert Gessain, Michel Perez et Eigil Knuth. Comme toujours il a l’appui du docteur Charcot qui le fait bénéficier de son expérience médicale, lui fournit des médicaments pour soigner les esquimaux et lui prête son navire « le Pourquoi Pas« . Il restera ensuite seul au Groenland et s’installe à Kangerlussuatsiaq (côte est, 66° N) où il vit au sein d’une famille inuit pendant quatorze mois, « comme un eskimo parmi les eskimos ».
A partir de 1937 il enchaîne les raids en traîneaux pour découvrir l’arrière pays toujours en compagnie de son fidèle compagnon Kristian. C’est ainsi qu’il explorera les alentours du Mont Forel et réalisera de nombreux relevés topographiques et cartes géographiques.
Toute sa vie il ira périodiquement au pôle, sera un défenseur ardent de l’homme et de son environnement.
La connaissance intime et l’amour de la vie polaire qu’il a acquises pendant ses séjours, il va la transmettre à travers une série de livres. Bien que la plupart soient extrêmement intéressants et instructifs je n’en n’ai lu que des extraits. Mais un de mes trésors les plus précieux est un petit manuel écrit et dessiné par ses soins à l’intention des enfants: Apoutsiak, le petit flocon de neige publié en 1948.
J’ai découvert avec stupéfaction qu’il était encore édité et qu’on pouvait l’acheter chez Amazon.
Ce livre m’a fait rêver toute mon enfance. Il décrit fidèlement les conditions de vie de ces esquimaux qu’il a tant aimé à travers la vie de l’un d’entre eux « Apoutsiak ». Et cela m’a inspiré un petit quilt réalisé il y a très longtemps pour un de mes petits enfants. Ce patch n’existe plus il était si usé que ma fille a laissé son aîné l’utiliser pour envelopper les poissons de sa pêche, une belle fin pour un patch dédié aux esquimaux.
J’ai utilisé les images du livre pour composer le fond. Les pingouins du devant proviennent d’un tissu trouvé dans une boutique – tissu dont la vue a ravivé ma nostalgie d’enfant. Et mon bassin couvert de glace par les gelées récentes m’a donné envie de le partager avec vous.