Pâques est tout proche. Cette fête coïncide plus ou moins avec l’équinoxe de printemps et elle consacre le renouveau de la nature et le début de ce printemps tout autant que la renaissance du Christ.
Pour célébrer ce renouveau la plupart des peuples ont utilisé l’oeuf, symbole de la germination et des naissances à venir. Vidé et peint comme on le fait en Europe de l’Est ou en chocolat enveloppé de papier brillant et coloré il participe à toutes les fêtes. Cet oeuf ou plutôt ces oeufs vont être accrochés aux branches d’un arbre ou cachés dans le jardin pour que les enfants puissent se livrer à une chasse aux oeufs.
Le lapin est un autre symbole de fécondité et de renouveau et c’est aussi un messager. Il nous vient de haute Allemagne (Osterhase) . Une jolie légende lui est attaché: une femme pauvre, ne pouvant offrir de douceurs à ses enfants, décora des œufs qu’elle cacha dans le jardin. Les enfants, apercevant un lapin, crurent que celui-ci avait pondu les œufs.
Une autre tradition du lièvre de Pâques vient de Saxe et est attachée au culte de la déesse Eostre (Eastre). c’est d’ailleurs le nom de cette déesse qui est à l’origine du mot anglais Easter qui désigne Pâques. Le lièvre était l’animal emblématique de la déesse et il est resté associé aux fêtes de Pâques. De même, dans les traditions celtiques et scandinaves, le lièvre était le symbole de la déesse mère. Les immigrants allemands apportèrent avec eux cette tradition qui s’est répandue aux Etats Unis avant de revenir en Europe.
Toutes ces traditions ont inspiré les quilteuses. Le lièvre est le grand favori. Il y a peu d’ouvrages consacrés à l’arbre, probablement parce que des oeufs de patchwork ont été réalisés puis accrochés dans l’arbre véritable
Les oeufs peuvent aussi être accrochés dans l‘arbre de Pâques. Cette tradition aussi est d’origine allemande. Elle est moins répandue que les autres du fait sans doute qu’il n’y a pas de chasse à l’oeuf pour les enfants. Mais l’arbre de Pâques constitue une bien jolie décoration dont il serait dommage de se priver. Le terme » arbre » est un peu excessif. On utilise généralement une branche dépourvue de feuilles ( souvent du saule ou du noisetier) que l’on plante dans un vase avant de la décorer d’oeufs vidés et peints.
Lorsque j’étais enfant la tradition du lapin n’avait pas encore triomphé et j’étais tout à fait sûre que les oeufs que j’allais chercher dans le jardin avaient été apportés par les cloches.
Cette tradition des cloches est purement catholique. Elle vient de ce que le jeudi Saint, les cloches cessent de sonner en signe de deuil. Dans les églises l’autel est vide et dépouillé et les chrétiens accompagnent le Christ dans sa longue marche vers Gethsémani. Pour expliquer l’absence de sonnerie pendant cette période, on a dit longtemps aux enfants que les cloches partaient à Rome. Le Pape les bénissait avant leur retour.
Le dimanche de Pâques les cloches recommencent à sonner à toute volée pour annoncer la résurrection du Christ et célébrer notre joie. Et les oeufs qu’elles sèment le long de leur route témoignent de cette joie retrouvée.
Le dimanche de Pâques les enfants vont ramasser les oeufs cachés dans le jardin. Regardez comme Sunbonnet Sue a été gâtée. Elle en a trouvé une pleine brouette.
Quelle que soit votre tradition n’oubliez pas le cadeau qui nous est fait par l’univers lorsque l’équinoxe nous annonce qu’il y aura un nouveau printemps, une nouvelle récolte pour nous nourrir, de nouveaux petits dans les troupeaux et dans nos foyers.